Interview n°2

- Quel sont vos principales activités ?

« MilleGen possède deux activités principales : une activité de service aux entreprises (essentiellement séquençage de portions d’ADN, synthèse peptidique  à façon) et une activité d’ingénierie et de sélection d’anticorps monoclonaux innovants.

-Produisez vous des anticorps à visée recherche uniquement ?

Oui, nos activités se limitent à produire des anticorps dans le but de démontrer leur activité chez l’animal. En aucun cas, nous ne produisons des lots d’anticorps monoclonaux à visée Développement clinique chez l’homme. Pour cela nous fonctionnons en sous-traitance. Pour votre information, un lot  permettant la preuve de concept chez l’homme  coûte environ 3 à 4 millions d’euros. Nous recherchons donc à la fois des partenaires qui vont accepter de nous accompagner pour financer la fabrication de ce lot mais aussi des sous-traitants accrédités par les autorités de santé qui vont nous permettre de produire des lots de la taille de ceux requis pour les premières études cliniques chez l’homme.

-Comment opérez vous pour la démonstration de la preuve d’activité chez l’animal ?

Les études de preuve de concept sont réalisées chez la souris. Des tumeurs sont greffées sous la peau des souris, puis elles se développent et ensuite ces souris sont traitées avec nos molécules d’intérêt. Ces tests sont effectués en collaboration à l’Institut de Recherche du Cancer de Montpellier qui eux sont chargés de réaliser les tests in vivo chez l’animal , notre société leur fournissant les molécules à tester.

-Pour quels types de cancers vos molécules sont t-elles dirigées ?

Nous avons axé principalement nos recherches sur le traitement  du cancer du pancréas et du cancer du sein triple négatif (il s’agit d’une forme particulière du cancer du sein, très agressive, ayant la particularité de ne présenter à la surface des cellules cancéreuses aucun des 3 types de récepteurs classiquement rencontrés à savoir celui de l’œstrogène, de la progestérone ou le récepteur HER2 pour lesquels il existe déjà des thérapies ciblées).

- Quelles sont les spécificités de vos anticorps ?

Avant classiquement, étaient injectés chez le lapin, le rat ou la souris (souvent la souris), des antigènes contre lesquels on souhaitait un anticorps. L’animal produisait ainsi des anticorps contre cet antigène et ensuite ils étaient récupérés  puis des techniques permettaient de les développer. Mais il s’agissait d’anticorps animaux et une fois injectés chez l’homme,  des réactions immunologiques ont été enregistrées conduisant à des échecs répétées dans les études cliniques. Ces anticorps animaux ont donc été travaillés pour les rendre humains. Puis récemment  nous sommes dans des types d’anticorps de 3ème génération qui sont des anticorps entièrement humains. Pour cela nous avons récupéré du sang de certaines personnes puis nous avons sorti leur ADN, l’avons cloné dans des vecteurs qui sont des virus inoffensifs et les avons produit en fusion avec une protéine qui se trouve à la surface du virus. C’est ce que nous appelons notre banque d’anticorps totalement humains. Nous les avons ensuite modifiés sur leur partie variable pour bloquer les récepteurs spécifiques de certaines tumeurs  mais aussi  sur leur partie Fc (voir schéma ci-après) de façon à ce que le système immunitaire soit mieux « recruté ».  C’est cette dernière spécificité là que nous avons développée chez MilleGen pour nous distinguer de la concurrence.

- Où en êtes vous dans le processus de démonstration de la preuve de concept pour les anticorps spécifiques à votre entreprise ?

Pour la preuve de concept liée aux modifications apportées à la partie Fc, nous avons démontré  chez l’animal que nous obtenions avec nos anticorps une meilleure demi-vie. Nous souhaitons maintenant finaliser nos études de preuve de concept chez l’animal puis après valider la spécificité de nos anticorps chez l’homme et c’est pour cette raison que nous cherchons de partenaires pour concrétiser nos recherches. Sachez qu’il n’existe aucun anticorps de ce type sur le marché actuellement.

- Le Cancéropôle Grand Sud-Ouest : fédère autour de projets collaboratifs, près de 500 équipes de Recherche scientifiques et médicales de Bordeaux, Limoges, Montpellier, Nîmes et Toulouse. Appartient au réseau des 7 Cancéropôles crée en 2003 dans le cadre du Plan Cancer et coordonné par l’INCa (www.canceropole-gso.org).

- L’Oncopôle - Toulouse : regroupement des compétences académiques, scientifiques, technologiques, médicales, cliniques, pharmaceutiques publiques et privées : 220 hectares aménagés par la Communauté d’Agglomération  du Grand Toulouse en partenariat avec Conseil Régional et Conseil Générale de Haute Garonne (www.oncopole-toulouse.com).